Friday, July 10, 2020

Prise en main Harley-Davidson LiveWire : une "Revelation" électrique connectée bien née - Les Numériques

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La Harley-Davidson LiveWire, première moto électrique de la marque est désormais bien réelle. Ce petit monstre de 249 kg se manie comme un vélo et vous catapulte en une fraction de seconde. Et sa connectivité n'est pas en reste. Voici son test détaillé...

"On dirait la moto de Batman", nous a dit un cycliste parisien croisé à l'occasion de ce test. C’est vrai que cette LiveWire, première moto électrique signée Harley-Davidson, en jette et ne passe pas inaperçue. Outre son design, cette moto suscite l’interrogation par l’absence inhabituelle de bruit, surtout pour une Harley.

Une vitrine technologique

La nouvelle stratégie de développement baptisée More Roads to Harley-Davidson a été lancée en 2010 avec un investissement annuel de 25 à 50 millions de dollars pour créer une moto électrique. Le constructeur américain basé à Milwaukee est même allé jusqu’à ouvrir un bureau de R&D dans la Silicon Valley.

L'objectif est d'élargir une communauté vieillissante grâce à de nouveaux produits. Ce virage vers la fée électricité permet à Harley-Davidson d’occuper un terrain vierge de toute concurrence de renom. Signalons tout de même que Kawasaki développe un prototype — bien avancé — d’un deux roues électrique et que Kymco a dévoilé en novembre 2019 le RevoNEX, un roadster 100 % électrique.

Quant aux Européens, seul BMW est présent sur le terrain avec le C-Evolution, un scooter électrique.

La vraie concurrence vient de "petits" acteurs tels que l’américain Zero Motorcycles ou l’italien Energica. Ces derniers viennent d’être rejoints par le Canadien Damon Motorcycles et le suédois Verge Motocycles.

L'autre argument pour développer une Harley électrique est d'ordre environnemental. À l'instar de la voiture qui fait sa révolution électrique, le secteur de la moto doit lui aussi mettre ses pneus dans la prise pour continuer à exister et pouvoir rouler au sein des villes.

Une première version de la LiveWire apparaît en 2014. © Harley Davidson

Une première version de la LiveWire apparaît en 2014. © Harley Davidson

C’est ainsi qu’apparaît en 2014 un prototype roulant d’une Harley-Davidson électrique baptisée LiveWire.

Un trait de crayon inhabituel

La LiveWire ne ressemble à aucune autre Harley-Davidson. Il s’agit d’un roadster de 2,14 mètres de longueur, avec un empattement de 1,491 mètre, une garde au sol de 130 mm et d’une hauteur de selle de 749 mm. Sur la balance, notre moto électrique accuse un poids de 249 kg, soit la plus légère des Harley-Davidson.

Le coloris bi-ton mat orange et noir lui sied à merveille. Une sorte de bestialité se dégage de son énorme bloc propulseur. La fine selle bi-place qui dissimule astucieusement le chargeur et son câble de 2 mètres paraît minuscule.

Petit conseil, prenez une photo avant de l’ôter et le dérouler. Cela vous sera bien utile pour recaser correctement l’ensemble sous la selle sans vous arracher les cheveux.

Pas pour les puristes du made in America

Harley-Davidson adopte la même philosophie pour fabriquer sa LiveWire que le chef cuisinier qui sélectionne les meilleurs ingrédients pour ses plats. Cela donne une fourche inversée BFRC-lite (Balanced Free Rear Cushion-lite) de 43 mm (débattement de 115 mm) signée du japonais Showa, tout comme l’amortisseur arrière, réglable en précontrainte.

Le freinage est assuré à l’avant par un double disque de 300 mm sur lequel s’agrippent des étriers de frein monoblocs à 4 pistons de l’italien Brembo. Quant à l’arrière, on trouve un unique disque de 260 mm avec un étrier à 2 pistons.

Les pneus sont des Scorcher Sport signés Michelin (120/70/17 à l’avant et 180/55/17 à l’arrière). Ils sont spécifiques à la LiveWire.

Une moto électrique diffère d’une moto thermique par son côté "on-off" et l’absence de filet de gaz. La LiveWire intègre donc des systèmes électroniques, dont un ABS, un contrôle de traction de couple, un système empêchant la roue arrière de s’élever lors de freinage et un anti-wheeling (roue avant qui se lève à chaque démarrage). Le tout est piloté par une centrale inertielle de l’équipementier Bosch. Pour les puristes du made in America, on repassera.

Le moteur "Revelation" au cœur du système

Mais l’élément visuel qui retient toute notre attention est le groupe motopropulseur, suspendu dans un cadre en aluminium. Difficile de passer à côté de cet énorme carter à ailettes qui renferme la batterie lithium-ion (95 kg et signée Samsung SDI) d’une capacité brute de 15,5 kWh.

Quant au moteur électrique oblong baptisé Revelation, il est refroidi par eau et développe 78 kW (105 ch – 15 500 tr/min maximum). Il est "collé" sous la batterie, ce qui fait que le poids est placé assez haut.

L’ensemble moteur + batterie entraîne une courroie crantée qui fait tourner la roue arrière maintenue par un bras oscillant plutôt court malgré un long empattement.

Le couple de 116 Nm est certes moins spectaculaire que celui de la Zero SR/F (190 Nm), mais il délivre pratiquement la même sensation de puissance à peine la poignée des gaz tournée. Quant à la vitesse maximale, elle est d’environ 180 km/h. Le 0 à 100 km/h est atteint en 3,5 s.

Une connectivité digne d’un smartphone

Cette Harley-Davidson dispose d’un écran TFT couleur de 4,3 pouces (diagonale de 10,92 cm). Cet écran — très lumineux — possède la particularité d’être tactile lorsque la moto est à l’arrêt, béquille déployée, et se fige lorsque l’on roule. Un principe que l'on retrouve chez Mazda.

Cela ne signifie pas que l’écran reste inactif en roulant. Le côté droit du guidon présente un joystick pour interagir facilement avec l’écran, même avec de gros gants.

L’infodivertissement (nom de code Connect Service H-D) fonctionne de concert avec une application mobile dédiée. L’ensemble a été développé par Panasonic. Une fois l’appairage effectué en Bluetooth, l’application renseigne sur l'état de la LiveWire : niveau de charge, autonomie restante, temps nécessaire pour la recharge, nombre de kilomètres effectués, énergie consommée (en kWh), géolocalisation des bornes et rappels de maintenance.

Une alerte est également envoyée en cas de tentative de vol. Pour l'occasion, la moto est dotée d'un GPS permettant de connaitre sa position à tout moment, mais également de tracer un itinéraire.

L’assistant vocal du smartphone peut être activé depuis le côté gauche du guidon. Pour cela, un casque de moto doté d’un micro et d'un haut-parleur est nécessaire. C’est bien pratique pour le guidage GPS ou pour écouter la musique stockée sur le smartphone.

Une ergonomie bien pensée

Le système connecté embarqué de la est présenté de façon assez claire. En mode tactile, il affiche cinq menus : Mode de conduite, Apparence, Système, Personnaliser les widgets et Réglages.

La manipulation au joystick est simplissime. Il suffit de le pousser à gauche ou à droite pour faire apparaître les informations de chaque côté de l’écran. Au-dessus du joystick, un bouton Mode permet de choisir le mode de conduite tout en roulant.

Oui à la ville, non à l’autoroute

Voici venu le moment de rouler avec cette LiveWire. La selle très fine étant basse, pas problème pour caser le 1,77 m du pilote, dont les pieds reposent bien à plat sur le sol.
Une fois en place, on se retrouve en position presque droite, collé au faux réservoir dont une partie est rembourrée. Une attention bien agréable. En revanche, le guidon plat est placé un peu haut par rapport à la selle, et les bras sont tendus. Cette position va vite se révéler fatigante à tenir, notamment sur autoroute. Un petit mot sur le strapontin dévolu au passager. Vous ne n’utiliserez qu’en cas d'extrême nécessité, sous peine de vous fâcher avec lui, surtout sur route pavée.

La désactivation du coupe-circuit déclenche un message sur l’écran nous autorisant à mettre la moto sous tension. Et là, pas de bicylindre en V pour vous indiquer que la moto est prête à prendre la route. Juste un silence assourdissant. Avant d’essorer la poignée de gaz, on aura au préalable choisi son mode de conduite parmi les quatre proposés (Route, Sport, Pluie et Éco).

À ces derniers s’ajoutent trois personnalisations (A, B et C) où l’on peut décider du couple, de la puissance de l’accélération, du pourcentage régénératif et du contrôle de traction. En plaçant tous les curseurs à 100 % — niveau de conduite expert requis ! —, plus besoin d’utiliser la poignée et la pédale de frein, il suffit juste de relâcher la poignée des gaz.

Pour notre mise en jambe, on opte pour le mode de conduite "Route". Le démarrage s’effectue en douceur, sans que les gaz débarquent brutalement. Le temps de trouver notre place sur la selle, nous voilà partis rejoindre la rédaction au cœur de Paris, à une trentaine de kilomètres de la concession Harley-Davidson de Borie (77) qui nous a gentiment confié cette LiveWire.

Malgré la présence d’un régulateur de vitesse, la portion d'autoroute (A4) de notre trajet n’est absolument pas le terrain de jeu favori de cette Harley-Davidson. À 100 km/h, les bras sont tendus au maximum et les cervicales se rappellent à notre bon souvenir. La position idéale consiste à se coucher sur le réservoir. N’oublions pas que nous avons affaire à un roadster, qui préfère donc nettement les petites départementales et les nationales.

Il faut atteindre Paris pour profiter de la LiveWire. C’est un vrai régal que de rouler sans faire de bruit — sauf le sifflement obligatoire pour être entendu — et de s’amuser du regard ébahi des conducteurs aux alentours. Le couple "camionesque" permet littéralement de s'arracher après chaque feu rouge.

Une autonomie taillée pour la ville

Arrive la question de l’autonomie. Selon les chiffres communiqués par Harley-Davidson, la LiveWire est donnée pour 235 km en ville et 150 km sur autoroute. En fait, tout dépend surtout de la façon de rouler et de l’usage du frein régénératif ; assez bluffant au passage. En ville, aucun problème, les 200 km sont accessibles. Sur autoroute, il faudra plutôt compter entre 90 et 100 km.

Au cours de notre essai d’une semaine, nous avons rechargé deux fois la LiveWire sur prise domestique (220 V). La première fois il aura fallu 8 heures pour obtenir 212 km, contre 6 heures la fois d’après pour 205 km d’autonomie. Bien évidemment, le système de calcul de l'autonomie s'ajuste en fonction de l'usage.

La LiveWire est dotée d’une charge rapide (prise Combo CSS) permettant de récupérer 80 % d’autonomie en 40 minutes ou 100 % en une heure.

Effectuer un Paris-Deauville est donc de l’ordre du possible avec une recharge à la clé. Seule condition, passer par les petites routes. De toute façon, si ce n’est pas l’autonomie qui vous rappellera à l’ordre, la selle — en bois — se fera une joie de le faire.

Bilan

Cette Harley-Davidson LiveWire nous a régalés tant par sa facilité que son côté technologique. Son autonomie est dans les standards du moment et la réserve donc plutôt à un usage urbain. La multiplication des bornes de recharge permettra peut-être un jour d’aller voir "ailleurs".

Reste l’épineuse question du prix : 33 200 €. N’oublions pas qu’il s’agit avant tout d’une Harley-Davidson. Il faut aussi tenir compte du coût de développement, notamment celui des batteries qui participe généralement à 1/3 du prix. Et dans sa stratégie de reconquête, le constructeur américain a promis d’autres modèles électriques, moins chers que cette première LiveWire.




July 10, 2020 at 07:00PM
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