Wednesday, July 29, 2020

Eric Ciotti : « Notre système de santé a bel et bien été débordé » par le coronavirus - Le Monde

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Eric Ciotti à l'Assemblée nationale, à Paris, le 28 juillet

Député Les Républicains des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti est rapporteur de la commission d’enquête parlementaire chargée d’évaluer la gestion et les conséquences de l’épidémie de Covid-19. Alors que la commission vient d’arrêter ses travaux pour la pause estivale, il dresse pour Le Monde un premier bilan des auditions entamées à la mi-juin. Son rapport final est attendu pour décembre.

La commission d’enquête a commencé ses travaux le 16 juin. Quel bilan tirez-vous de ces six semaines d’auditions ?

Je n’ai pas ressenti, à ce stade, d’entrave au rôle de contrôle du Parlement. Nous avons travaillé dans de bonnes conditions. C’est un point positif par rapport à ce qu’on pouvait craindre. J’avais vécu douloureusement l’épisode de la commission Benalla, à l’Assemblée nationale, il y a deux ans : l’opposition avait eu le sentiment que le seul objectif de la majorité était d’entraver la mission de contrôle. Ce n’est pas le cas ici, même si on sent bien dans les questions de certains députés La République en marche une volonté forte de protéger l’exécutif. Du côté des acteurs de la crise auditionnés, nous avons davantage appris des acteurs de terrain, syndicats, organisations professionnelles, scientifiques, que des responsables administratifs ou des ministres.

La pénurie de masques a été au cœur de vos auditions…

Après la gestion efficace de la pandémie grippale H1N1, nous avons progressivement baissé la garde. Les actions de prévention, et les moyens consacrés à la santé publique, ont fait cruellement défaut. Nous avons découvert, ébahis, que la France ne disposait plus, comme on l’a longtemps cru, du meilleur système de santé au monde ! Nous étions en réalité mal préparés à une crise majeure que nous avons également mal anticipée. L’évolution du stock de masques est révélatrice de ce cruel défaut d’anticipation. Nous avions, en 2009, 2,2 milliards de masques, dont plus de 500 millions de masques FFP2. Ce stock est tombé à 100 millions au début de la crise.

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Pourquoi le stock a-t-il ainsi fondu ?

Plusieurs étapes expliquent cet affaiblissement. D’abord, une nouvelle doctrine du secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), datant de 2013, fait porter la responsabilité de la constitution du stock de masques aux employeurs, dont ceux des établissements de santé. Au cœur de l’Etat, certains se sont appuyés sur cette doctrine pour ne pas prendre leurs responsabilités. Ce fut une faute tragique. Notre commission a découvert qu’aucun acteur, ou presque, n’avait été informé de cette nouvelle doctrine, que ce soit les hôpitaux publics ou privés, les établissements médico-sociaux ou les médecins. La directrice générale de l’offre de soin a elle-même reconnu qu’aucune circulaire n’avait informé qui que ce soit de cette doctrine !

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July 29, 2020 at 04:59PM
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