Selon le bilan national diffusé par le Ministère de l'Intérieur, les violences intrafamiliales ont connu une hausse de 4 % pendant le confinement entre le 17 mars et le 10 mai 2020, alors que toutes les autres formes de délinquances étaient à la baisse.
Plus de la moitié des appels concernait des situations inconnues avant le confinement
En Indre et Loire où les forces de l'ordre, la justice et les associations avaient mis en place un dispositif de prévention : le nombre de cas de violences conjugales pendant la stricte période du confinement a baissé de 11% mais le nombre d'appels et de demandes d'aides a fortement augmenté et plus de la moitié concernait des situations inconnues jusque là*.
Marie-Paule Carey est la directrice de France Victimes 37 : _"_Pendant le confinement, les situations étaient toutes urgentes. Il a fallu pour certaines les mettre en sécurité tout de suite puisqu'elles résidaient avec l'auteur et n'avaient pas d'autres possibilités pour partir. Nous avons également procédé à la remise de TGD (téléphone très grave danger) pour sécuriser certaines femmes."
De la prison ferme pour les auteurs de violences conjugales
Passé le début du confinement le 15 mars, le nombre d'affaires de violences intrafamiliales est reparti à la hausse : 17 présentations au Parquet en février 2020, 8 en mars et 22 au mois d'avril et chaque fois, le Procureur de la République a appliqué la tolérance zéro par rapport à de tels faits et requis des peines de prison ferme.
"On savait qu'il y avait une communauté de vie et qu'il était nécessaire de procéder à l'éviction immédiate du conjoint violent, donc on a multiplié les présentations au parquet" explique Grégoire Dulin, procureur de la République de Tours. "Soit en comparution immédiate, soit sous d'autres formes de procédures pour permettre à la victime de rester dans le domicile conjugale et à l'auteur d'être _condamné y compris à de la prison ferme compte tenu de la gravité des faits reprochés_."
Les mineurs, possibles victimes, sont devenus invisibles pendant le confinement
Ce qui inquiète particulièrement les associations et la justice, c'est le fait que les mineurs en danger ou victimes de violences soient passés sous les radars pendant le confinement. L'école est l'un des importants leviers de détection de ces situations, hors les enfants ne sont plus allés à l'école pendant des mois comme l'explique Marie-Paule Carey la directrice de France Victimes 37.
"Les mineurs sont vraiment les personnes qu'on a pas du tout vu pendant le confinement. Pas de possibilité de se signaler à part parle 119 et bien évidemment, ils résidaient avec leurs parents donc pas moyen de s'informer". La directrice de France Victimes 37 espère que la parole des enfants se libérera lors de leur retour à l'école en septembre et surtout qu'il y aura des adultes pour les entendre.
Sans attendre que les enfants puissent à nouveau se confier sur leur situation, le constat est là : le nombre de plaintes pour violences sur mineurs est reparti à la hausse depuis le 11 mai constate le Procureur de la république Grégoire Dulin qui explique également qu'elles sont une priorité des forces de l'ordre. "On assiste à une augmentation du nombre de plaintes mais aussi chez le juge des enfants, une augmentation du nombre des placements en urgence car il y a un certain nombre d'enfants qui, pendant cette période, ont été moins protégés parce qu'il n'y avait plus le rempart de l'école".
* - Nombre de victimes aidées du 17/03/2020 au 11/05/2020 violences conjugales : 153.
- Nombre de victimes aidées du 17/03/2019 au 11/05/2019 violences conjugales : 173.
- Entretiens réalisés sur la même période de 2020 : 601 contre 375 en 2019.
July 13, 2020 at 10:05AM
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Indre-et-Loire : la prévention contre les violences conjugales a bien fonctionné dans le département - France Bleu
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bien
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