À la presse quotidienne régionale qui l’interrogeait ce jeudi sur un remaniement qui mettrait fin au couple exécutif, Emmanuel Macron a d’abord répondu "bien au contraire" avant de se raviser, comme si sa langue avait fourché…
Il fallait prendre ce propos pour une maladresse, mais comment ne pas lui prêter plus d’importance alors qu’une poignée d’heures plus tard, on apprenait la démission d’Edouard Philippe et de son gouvernement ?
Voués à finir aux oubliettes de l’histoire politico-médiatique, ces trois mots ordinaires sont sur le point d’entrer au Panthéon de la prose macronienne.
Il y avait "ni de droite ni de gauche", il y avait "et en même temps", il y aura désormais "bien au contraire", dont chacun, ici comme au reste, comprendra ce qu’il veut.
Car cette locution prononcée jeudi pose bien des questions à propos de cet événement politique, ses origines et son calendrier.
À quel moment le chef de l’Etat et Edouard Philippe ont-ils décidé de déclencher l’opération "Démission" ?
Rien n’est jamais le fait du hasard en politique, "bien au contraire", et surtout pas l’instant stratégique de la formation d’un nouveau gouvernement et du remplacement de son chef…
Édouard Philippe rêvait-il de quitter Matignon pour mieux y revenir ?
Après tout, même si cette hypothèse n’était pas la plus probable, "bien au contraire", François Fillon ou Manuel Valls n’avaient-ils pas signé leur lettre de départ avant de reprendre le commandement d’une équipe ministérielle remaniée ?
Cette démission marque-t-elle le divorce du couple exécutif, la rupture politique qui devait arriver fatalement entre deux hommes venus d’horizons différents ?
Les relations ne sont jamais simples entre l’Elysée et Matignon, "bien au contraire". La taxe carbone, les 80 km/h ou encore l’âge pivot de la réforme de la retraite, ont crispé les rapports entre les deux hommes. Ajoutez à ces divergences deux crises majeures, sociale avec les Gilets jaunes, sanitaire avec le coronavirus, plus la promesse d’un nouveau départ faite aux Français par Emmanuel Macron, et démonstration est faite que pour Edouard Philippe, les jours étaient comptés, par nature ou par usure.
Libéré de Matignon, Edouard Philippe devient-il le "meilleur ennemi" du chef de l’Etat ?
À supposer qu’il en ourdisse lui-même le projet, le futur maire du Havre ne serait pas le premier ex-chef de gouvernement à défier son ancien patron à la présidentielle. Mais on dit d’Edouard Philippe qu’il est homme politique fidèle et loyal, Alain Juppé peut en témoigner. On dit même qu’Emmanuel Macron l’aurait libéré du joug de Matignon au faîte de sa popularité pour qu’il puisse constituer l’alternative face à Marine Le Pen, si d’aventure le président de la République sortait trop affaibli de son quinquennat.
Edouard Philippe débarqué en Normandie ? "Bien au contraire"…
July 04, 2020 at 11:59AM
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"Bien au contraire" - LaDepeche.fr
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bien
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