Grâce à la grande diversité de ses débouchés, cet acteur du conseil et de l’ingénierie en systèmes informatiques est en mesure d’amortir l’impact de la crise sanitaire sur la marche de ses affaires. La société dispose aussi d’une trésorerie imposante, ce qui lui permet de saisir des opportunités, le cas échéant.
Après la crue, la décrue ! Engagé dans un développement harmonieux ces dernières années, grâce auquel il a doublé de taille depuis 2015, SII fait face à un coup d’arrêt inopiné. Clos le 31 mars dernier, l’exercice 2019-2020 s’est soldé, pour cet acteur des services du numériques pour les entreprises et organisations, par une érosion inattendue de sa rentabilité, conséquence principalement de la crise sanitaire. Le ralentissement brutal de l’activité fin mars, à la suite du confinement décidé par les gouvernements, a télescopé un plan de recrutement très ambitieux. L’effet de ciseaux a été néfaste pour les marges avec un résultat opérationnel en recul de 8,2% à 44,2 millions d’euros, matérialisant une rentabilité de 6,5% contre 7,6% en 2018-2019. Quant au chiffre d’affaires, il a enregistré une progression de 7,1% à périmètre et change constants, à 675,1 millions. Une performance honorable mais qui masque un net ralentissement au quatrième trimestre (+2,2% en organique). S’agissant du nouvel exercice, lequel intégrera le plein effet de la pandémie, SII se veut rassurant, sans pour autant être en mesure de donner d’objectifs chiffrés précis, compte tenu du manque de visibilité sur l’environnement économique. Seule indication à ce stade, le premier trimestre 2020/2021, correspondant à la période avril-juin, incluant une période de confinement et le début du déconfinement, devrait faire ressortir une baisse de chiffre d’affaires comprise entre -8% et -10% (impact de change inclus) par rapport à l’exercice précédent. Il intégrera une hausse mesurée du chiffre d’affaires entre 0% et 5% à l’international (contre -5% à -10% annoncé le 12 mai dernier) et une baisse d’activité comprise entre -15% et -20% en France (à comparer à une baisse de -20% à -25% annoncée précédemment).
Un marché durablement porteur
Et au-delà ? Là est toute la question. Certes, SII n’échappera pas aux inévitables plans de réductions de coûts de certains de ses clients (en particulier dans l’aéronautique où le marasme est sans précédents). Mais la force du modèle économique du groupe repose sur la diversité de ses sources de revenus, tant en termes de débouchés sectoriels que de zones géographiques. Si le segment Aéronautique-Spatial-Défense est le premier contributeur aux ventes, à plus de 20%, suivi de près par la Banque-Assurance, le groupe est aussi présent dans l’Energie, les Télécoms, les Médias, l’Industrie, les Services, les Transports, l’Automobile, la Distribution, la Santé. A travers ses nombreuses implantations et agences, SII cultive la proximité avec ses clients, ce qui est un atout distinctif par rapport à de nombreux concurrents, plus centralisés. Par ailleurs, le groupe évolue dans un métier, les prestations d’ingénieurs, qui a montré sa résilience et son rôle essentiel pour la poursuite des activités au sein de nombreux secteurs économiques, grâce notamment à la digitalisation des entreprises, mouvement de fond qui devrait s’accélérer dans la période post-Covid. Dit autrement, SII dispose d’atouts pour rebondir. D’autant que son bilan est très sain : au 31 mars dernier, la trésorerie nette pointait à 55,3 millions d’euros contre 32,8 millions un an plus tôt, tandis que les capitaux propres s’élevaient à 172,8 millions. De quoi lui permettre de reprendre sa stratégie d’acquisitions ciblées, même si le développement passe avant tout par les efforts internes. A ce sujet, il convient aussi de noter que la firme présidée par Eric Matteucci a réalisé l’an dernier un important investissement destiné à améliorer le pilotage de son organisation. Une initiative qui devrait se révéler payante en cette période instable. Capitalisé moins de 12 fois le bénéfice net estimé par les analystes pour l’an prochain, le dossier SII est redevenu attractif. On en profitera pour prendre position.
Notre conseil : achetez SII à 17,50 euros. Notre premier objectif est fixé à 22 euros, soit un potentiel d’appréciation de plus de 25%.
July 15, 2020 at 08:45PM
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15 Juil 2020 - SII, bien armé pour rebondir - La lettre de la bourse
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bien
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