Élu coach de l’année du onze type de la saison au niveau amateur par les lecteurs du 11 Amiénois, Titi Buengo a livré son avis sur l’équipe élue mais également sur son métier qu’il apprend encore à l’US Camon.
Titi Buengo, vous avez été élu meilleur coach sur Amiens Métropole, comment le ressentez-vous ?
Et bien je suis très content ! Ca prouve que l’on travaille bien. C’est un travail qui me plaît énormément parce qu’il y a de l’incertitude et c’est ce que j’aime parce que je dois m’adapter. Le fait de rien attendre de qui que ce soit et devoir s’adapter, ça nous fait ressortir des aptitudes ancrées en nous et que l’on peut mettre en avant.
Que pensez-vous de l’équipe-type de laquelle vous êtes le coach ?
J’aimerais bien entraîner cette équipe ! Je pense qu’on peut jouer en National 3 avec cette équipe. Elle est bien équilibrée, il n’y a pas de tête brûlée, ce sont des joueurs qui connaissent bien le ballon et qui sont disciplinés. C’est à ce genre d’équipe que l’on aspire à Camon aujourd’hui. Avoir des joueurs qui sont compatibles, à qui on n’a pas beaucoup de choses à dire quand ils sont sur le terrain parce qu’ils comprennent systématiquement les codes.
Pensiez-vous finir entraîneur durant votre carrière de joueur ?
Non, je pensais faire agent parce que quand je regardais le mien, je pensais que c’était facile, qu’il suffisait d’avoir des joueurs et de les placer. Plus on a avancé, moins ce métier me convenait parce que je n’étais pas sur le terrain, et je ne peux pas transmettre. Je voulais transmettre ce que j’ai appris, ce que je sais et que je ressens du football. Il n’y avait pas mieux que le rôle d’entraîneur.
On a le sentiment que vous apprenez de plus en plus chaque saison, avec un discours de plus en plus ferme…
Le but ce n’est pas de se contenter de ce que l’on a et l’environnement dans lequel on est. On veut tout améliorer et ça demande à se remettre en question. Je le fais beaucoup parce qu’il n’y a que comme ça que l’on apprend. Derrière tout ça, il faut taper du poing sur la table de temps en temps pour faire passer les messages et montrer que l’on n’a rien sans rien. On ne m’a jamais rien donné, mon président, on ne lui a jamais rien donné. A travers lui, j’apprends à aller chercher les choses parce que c’est quelqu’un qui pourrait ne plus travailler et rester tranquille chez lui, mais il s’investit énormément. Il est partout pour tenter de trouver le meilleur pour le club et l’équipe. En étant entouré systématiquement de ce genre de personne, on veut trouver des solutions et ça me convient parce que c’est comme ça que je vois les choses.
Démarrer dans le monde semblait être quelque peu risqué…
Non, ça ne l’était pas parce que j’ai fait une carrière professionnelle en démarrant dans le monde amateur donc là-dessus, je ne vois pas où était risqué. J’apprends avant tout à me débrouiller tout seul en débutant à ce niveau. Je fais des erreurs et j’apprends de ces erreurs. J’ai mon opinion, je peux la faire valoir. Je ne suis pas dans une structure pro où je dépends de quelqu’un qui va donner un tempo à suivre. Pour quelqu’un qui a joué au football et qui a des connaissances, c’est parfois difficile d’être dans un environnement où tu n’as pas forcément ton mot à dire et tu dois suivre en te faisant tout petit. J’ai envie de grandir, quitte à ce que ce soit au niveau amateur. Ca ne me dérange pas du tout parce que c’est là où j’apprends le plus.
Avez-vous un plan de carrière ? Pensez-vous à votre avenir ?
J’y pense, bien sûr, et c’est pour ça que je veux faire du bon boulot à Camon. On ne sait pas de quoi est fait l’avenir et on ne sait pas où sera le club dans trois ans, ni où je serai. Aujourd’hui, je pose mes jalons pour plus tard. Je tiens à bien faire mon travail où je suis parce que c’est ça qui me conditionnera pour plus tard. Selon la qualité de mon travail et mes résultats, ça m’ouvrira peut-être des portes et un meilleur CV pour espérer quelque chose de meilleur. Mais si le meilleur est dans les années avec Camon, et bien ce sera avec Camon !
Quels sont les entraîneurs qui t’ont le plus inspiré ?
Celui que j’ai beaucoup aimé c’était Dominique Bijotat, que j’ai eu à Châteauroux. J’ai eu Jean-Pierre Papin aussi dans ce club et il m’a appris le côté un peu plus proche des joueurs. J’avoue que l’on communiquait beaucoup les veilles de match et c’était comme un pote. C’est ce que j’ai voulu créer à Camon, mais je me rends compte que dans un milieu amateur, c’est très compliqué parce que tout le monde n’a pas les codes, et des joueurs pensent profiter de la gentillesse du coach.
Sur le plan tactique, quel est le coach dont vous essayez de vous inspirer ?
J’aime bien Jurgen Klopp parce qu’il vit les choses. A travers lui, on ressent les choses. Je vibre beaucoup. Dans l’approche qu’il a avec ses joueurs, il est un peu comme Guardiola. Ils ont cette finesse avec leur groupe, mais lui, aujourd’hui, il a quelque chose de plus. Il a un truc qui fait qu’il est différent. Ils ne font qu’un avec leur équipe.
Tous propos recueillis par Romain PECHON
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