
S’offrir une pause. Déjà? La rentrée commence à peine. «Certes, mais l’intersaison entre l’été et l’automne est la période idéale pour détoxifier son organisme, et tout particulièrement son système digestif», affirme Julie Coignet, naturopathe à Pérols (Hérault), qui s’est offert une cure détox dix jours après son retour de vacances. Sur son blog, la jeune femme raconte cette semaine de retraite qui l’a reconnectée à son for intérieur, au centre Origine de La Pensée sauvage dans la Drôme montagnarde du massif du Vercors.
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La pensée sauvage est une fleur des champs, une violette tricolore, mauve, blanche et jaune aux propriétés anti-inflammatoires et aux vertus détoxifiantes. Appliquée aux voyages, c’est le nom d’un concept créé en 2007 par Thomas Uhl, naturopathe lui aussi, via des programmes sur mesure dans le Vercors donc, mais aussi dans des lieux hors du commun, en Corse, à Ibiza, en Suisse, ou encore à Port-Cros.
Voyage intérieur
On s’arrête dans l’île varoise. Le site à lui seul fait du bien. La plus petite des îles d’Or au large d’Hyères est un parc naturel national protégé du surtourisme et de la pêche. Il s’en dégage une énergie positive telle que Yann Arthus-Bertrand, l’as de la photo aérienne qui ne veut plus prendre l’avion, y a trouvé refuge et rénové un ouvrage historique, le fort de Port-Man, qui domine la baie. C’est dans ce lieu privé, doté de quatre chambres et d’une salle de yoga, que La Pensée sauvage (lapenseesauvage.com) propose des séjours exclusifs, où les programmes de jeûne ou de détox sont agrémentés de randonnées, de sorties en mer, de repos et de cuisine iodée (1). Les ingrédients d’une vraie destination et pas seulement d’une cure de remise en forme.
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Repartir en septembre est devenu tendance. «J’ai fait ma première retraite l’été dernier, quinze jours après mon retour de vacances. Et j’ai trouvé ça génial. Si on ne le fait pas, on se laisse entraîner dans un tunnel jusqu’à Noël. C’est un moment très rare dans la vie de se concentrer sur soi. On mange plus léger, on assiste à des méditations. Et puis partir seule, après des vacances avec les copains ou la famille, c’est pas mal, ça ouvre aux autres d’un seul coup», témoigne Claire, pétillante cadre dynamique à Paris. La jeune trentenaire fait partie des 80 % de femmes qui composent la clientèle de cette niche du tourisme de bien-être.
L’île de beauté est son havre, comme nombre de spécialistes du ressourcement en pleine nature. Parmi eux, Clairière & Canopée (clairiereercanopee.com), spécialiste de la micro-aventure dédiée au mieux-être du corps et de l’esprit autour de programmes de jeûne, de jus frais ou de supersmoothies élaborés par des naturopathes. «C’est bien de le programmer, car le séjour est précédé d’une semaine de préparation alimentaire, et suivi d’une autre semaine de reprise alimentaire», précise Guillaume Charroin, cofondateur et ancien guide accompagnateur.
L’agence vient de reprendre du service après six mois d’arrêt contraint par le Covid-19. Les premiers voyageurs postconfinement sont partis le 5 septembre. Destination la Drôme (Biovallée entre Dordogne et Provence), la Balagne, les Cévennes, les Alpilles (2). «Le confinement a été un temps de méditation. Nous avons été nombreux à prendre conscience que nous puisions dans notre énergie vitale pour suivre un rythme quotidien qui n’avait plus de sens. Il ne faut plus le perdre de vue», songe Guillaume Charroin. Le yoga et son noyau, la méditation, sont un pilier du voyage intérieur.
Hasard du calendrier, la rentrée littéraire porte la discipline au pinacle à travers le dernier roman d’Emmanuel Carrère, Yoga (Éditions P.O.L). Son long récit (400 pages) s’ouvre sur son expérience de la méditation au Centre Vipassana de Bourgogne: «Dix heures de méditation par jour, en silence, sur un petit coussin, pendant dix jours», confie-t-il au Nouvel Obs. Pas une promenade de santé. On inspire. Chez Clairière & Canopée, l’un des cinq piliers du ressourcement repose sur le mouvement, la marche qui révèle le pouvoir incroyable de la respiration.
Pratiquer le «sit spot»
Il faut synchroniser son souffle sur ses pas. Cela s’appelle la marche afghane , nouvelle tendance après la marche nordique , où l’on fait travailler ses bras à l’aide de bâtons. Le lien à la nature, à soi, se cultive aussi en restant«calme et attentif comme une grenouille», pour reprendre le titre du joli livre à succès de méditation pour les enfants d’Eline Snel (Éditions Les Arènes). Il s’agit de pratiquer le «sit spot»: s’asseoir dans un paysage qui nous plaît durant vingt minutes, sans rien faire, et recommencer le jour d’après. «Certains peuvent être agacés, trouver le temps long, d’autres finissent par entendre des bruits. C’est en le répétant que le lien se crée», souligne Guillaume Charroin. Massages, rituels ayurvédiques de nettoyage, ateliers et conférence achèvent le programme dont le dernier pilier est «le lien aux autres», tissé d’écoute, de bienveillance.
Être acteur de son bien-être au sein d’un groupe, en coupant son quotidien pour partir à la conquête de soi, c’est le challenge de Namastrip (namastrip-retreats.com), start-up lancée par deux fans de voyage et de yoga, Séverine Bugeon, 34 ans, et Marion Sibille, 31 ans. Durant le confinement, leur retraite live «Lâcher prise pour mieux vivre chez soi», à 35 €, a fait un carton. Elle est toujours en ligne. «Auparavant, le tourisme de bien-être, c’était essentiellement les spas, la thalasso. On recevait, passif. Nous, nous proposons de faire sa part de chemin vers sa propre transformation», poursuit Séverine Bugeon. Chez Namastrip, le yoga s’arrime au surf: par la recherche de l’équilibre, la discipline aide à se tenir debout. Et les séjours «spécial rentrée» ont été pris d’assaut. Un bandeau «Complet» barre l’affiche de la plupart des propositions de septembre. Mais il reste encore quelques places (3).
Tout se passe en France, en attendant d’être sûr de pouvoir se ressourcer à l’étranger sans quatorzaine obligatoire entre autres sources d’anxiété. «Rester zen, pour moi, cela dépend des conditions d’accessibilité, selon qu’il faut un test Covid de moins de 72 heures ou pas», souffle en ce sens Samy Bailly, responsable du marché français (50 % de la clientèle) d’Evaneos (evaneos.fr), spécialiste du voyage sur mesure en ligne.
Avec ses agents locaux, il traque les destinations d’automne, dont Madère, l’Islande, le Maroc et la Corse sont d’ores et déjà retenues. Dans le même sens, Zen & Go (zenngo.fr), spécialiste hors de nos frontières, propose de s’envoler pour des séjours yoga, qi gong ou méditation au Monténégro, en Grèce ou en Italie (4). Sa nouvelle assurance multirisque inclut des garanties épidémies et pandémies, «comme le Covid-19, afin que vous puissiez partir sereins et assurés avant, pendant et après votre voyage».
(1) Avec La Pensée sauvage, une semaine à Port-Cros, entre le 12 septembre et le 24 octobre: à partir de 2 500 € par personne en chambre double. Tél.: 04 75 44 55 58.
(2) Avec Clairière & Canopée, une semaine en France, du 19 au 25 septembre, à partir de 740 € en chambre partagée, jusqu’à 4 occupants. Tél.: 06 27 73 70 13.
3) Avec Namastrip, «séjour méditation: gestion du stress et des émotions», du 24 au 27 septembre, à partir de 520 €. Tél.: 01 84 60 62 50
4) Avec Zen & Go, huit jours bien-être au Monténégro, à partir de 617 €, sans le vol, pour un départ le 13 septembre, le 20 septembre ou le 5 octobre. Tél.: 09 80 32 90 42.
September 04, 2020 at 12:01PM
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Partir en septembre: où cultiver son bien-être pour une rentrée zen - Le Figaro
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bien
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